Amis, copains, copines, large cercle ou comité restreint : l’amitié se conjugue au pluriel.
Pas parce qu’il est nécessaire d’être au moins deux – cela va de soi – mais parce que,
quel que soit le nombre de personnes en jeu dans ces relations (duo, trio, petit groupe, bande),
l’amitié peut prendre forme de façon très différente, y compris pour un même individu.
Au point qu’il semble intéressant d’en observer la complémentarité et de parler des amitiés.
Parfois confinées dans des cercles hermétiques, d’autres fois tissées entre elles, les amitiés
naissent, se réalisent et évoluent dans les différents univers que fréquente l’enfant : à l’école
en premier lieu mais aussi dans le cadre des activités culturelles ou sportives, du côté
des enfants des amis de la famille, du voisinage des grands-parents… A elles, s’ajoutent
ces amitiés fugaces qui se créent sur les lieux de vacances, changent de séjour en séjour,
ou se perpétuent jusqu’à l’été suivant. Les enfants sont généralement prompts à se faire
des copains partout où ils passent. Pas toujours avec l’approbation de leurs parents.
Ces premiers moments vers les autres marquent une évolution importante et nécessaire
chez l’enfant. S’il en a intuitivement conscience, le parent désapprouve parfois certaines
relations que son enfant entretient avec des copains qu’il n’a pas lui-même choisis. Mettre
son grain de sel ou laisser faire ? C’est la question essentielle et centrale de ce numéro
de Parentem : quelle position pour le parent dans les amitiés de son enfant ?
L’amitié commence très tôt dans l’enfance » explique Danièle Brun psychanalyste(1),
dès que l’enfant est en interaction sociale avec les autres. Avec elle apparait donc
cette question sur la posture parentale qui n’a pas, c’est évident, le même poids dans
la petite-enfance ou à l’adolescence, très simplement parce que le parent n’a pas la même
emprise sur les relations de son enfant avec ses pairs à ces deux âges extrêmes.
Se poser les bonnes questions sur le sujet avant qu’elles n’émergent lors d’une relation
parent/enfant conflictuelle, grandir en tant que parent en même temps que les enfants
grandissent et gagnent en autonomie, c’est aussi ce qu’induit cette thématique.
Bien loin d’être anodine, elle renvoie directement aux projections que font les parents
sur leurs enfants et implicitement à leur propre confiance (ou défaut de confiance)
en leur compétences parentales. Les échanges entre parents, mais aussi entre parents
et professionnels leur permettront de positionner le curseur. Les aider, quand c’est nécessaire,
à définir eux-mêmes leur place dans les relations de leurs enfants aux autres, c’est en amont
leur permettre de mieux comprendre le rôle des amitiés dans l’épanouissement de leurs
enfants et de réfléchir à la perception qu’ils en ont.
Pour poursuivre votre lecture, cliquez sur le lien : PARENTEM_n°65