Des parents premiers acteurs de l’éveil de leur enfant

Source: Les pro de la petite enfance

Mission des Laep : des parents premiers acteurs de l’éveil de leur enfant

Les Laep se donnent pour mission de placer clairement les parents comme premiers acteurs de l’éducation de leur enfant afin qu’ils puissent s’exprimer et échanger en toute simplicité, être entendus et soutenus, et ainsi valoriser leur rôle et leurs compétences.
Rappel historique pour comprendre le mode de fonctionnement des Laep
Dès 1976, les psychanalystes de l’Institut de Recherche Appliquée pour l’Enfant et le Couple (IRAEC) ouvrent le Club parents-enfants dans le 18ème arrondissement de Paris, avec l’idée d’utiliser leur formation de psychanalystes pour en faire profiter des personnes qui, autrement, n’auraient pas l’opportunité d’en bénéficier. Parallèlement, Françoise Dolto, qui a inspiré en 1979 les Laep après avoir créé la Maison verte avec cinq psychanalystes et éducateurs, définit ce lieu ainsi : « Ni crèche, ni halte-garderie, ni centre de consultation, les Maisons vertes proposent le plaisir d’être ensemble dans les jeux et les échanges, à son propre rythme, en compagnie pour le tout-petit de l’adulte protecteur, en toute sécurité affective ».
 

Progressivement d’autres professionnels du social et de l’éducation se sont inspirés de ce concept, et ont ouvert des lieux d’accueil enfants parents.Laep : accompagner pour renforcer les liens
Cet accompagnement vise à favoriser le lien familial et le lien social.
Au niveau de la relation enfant/parent, il aide à tisser un lien suffisamment sécurisant pour aborder l’avenir, à relativiser et dédramatiser les tensions, les situations d’opposition, à préparer en douceur la séparation en vue d’acquérir l’autonomie.
Pour l’enfant, cet accompagnement lui permet de jouer, c’est-à-dire explorer, découvrir, créer, d’échanger avec son parent et avec d’autres parents et enfants, de susciter la prise d’autonomie, de se confronter aux règles de la vie en collectivité, de favoriser l’éveil et la socialisation.
Enfin, pour le parent il permet d’encourager la relation avec son enfant, de valoriser les compétences parentales et la confiance dans sa fonction parentale, de prendre conscience des capacités de son enfant, de partager des expériences et mutualiser des savoirs, mais aussi de rompre l’isolement et, pour certains, de favoriser l’intégration sociale.

« Le Laep n’est pas une structure, c’est un lieu singulier, intermédiaire entre la sphère privée familiale et la sphère sociétale, qui permet aux tout-petits comme à leurs parents de passer de l’une à l’autre à leur rythme, dans un cadre protégé dédié à l’accompagnement à la parentalité, nous explique Françoise Neyrolles, animatrice du réseau Caf du Val-d’Oise. C’est un peu comme à la maison, les enfants et les parents ne sont pas séparés, ce qui est important car avant de se séparer réellement, il faut apprendre à se séparer en présence de l’autre. C’est un lieu de liberté pour chacun où l’anonymat et la confidentialité sont respectés, avec seulement des règles de vie posées et où l’on rencontre d’autres personnes qui ne sont pas des familiers ».

Laep : un lieu répondant à différents principes
Libre adhésion des familles, accueil souple, sans formalités administratives, pas de rendez-vous préalable, un rythme choisi par la famille : ce sont les principes et spécificités sur lesquels repose la fréquentation du Laep.
Par ailleurs, l’anonymat est garanti, les accueillants sont pour leur part tenus à une obligation de discrétion et de confidentialité des différentes situations des familles. L’accueil de l’enfant s’effectue en présence d’au moins un de ses parents ou d’un adulte référent et durant l’accueil, l’enfant reste sous la responsabilité de ces personnes.
Enfin, la fréquentation de ce lieu n’est pas conditionnée par une participation financière. Cependant, lorsqu’une participation est demandée aux familles, celle-ci doit être laissée à l’appréciation de ces dernières.

Laep : un lieu de « laisser-être »
Ce lieu est adapté aux jeunes enfants et à leurs parents, aménagé, bien identifié, sans confusion possible avec d’autres structures, il est conforme aux exigences de sécurité, et aucun programme d’activités préétabli n’est proposé.
Le jeu libre permet à enfant de laisser place à l’imaginaire et à la créativité, de mener ses propres expériences, de partager un moment avec les autres et d’être en relation avec celui qui l’accompagne.
De même, le parent est acteur dans le laep : il vient y chercher ce dont il a besoin. Rien n’est prévu ni formaté. Le Laep n’est pas un lieu d’animation, ni un lieu de « savoir-faire », mais un lieu de « laisser-être ».

Bon à savoir : le Laep se situe parfois dans le cadre d’une politique parentalité menée par la commune ou l’association, et d’autres actions sont proposées en complémentarité, telles que des groupes de parole, des réunions et conférences thématiques, des ateliers parents-enfants, l’ouverture d’un accueil pour les plus de 6 ans… Ces différentes activités doivent se dérouler en dehors du temps d’ouverture du Laep.

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